Prise de position sur la délinquance juvénile

Prise de position sur la délinquance juvénile

13 juin 2023, 05:15:53 UTC
Réaction suite aux discussions dans les médias sur les mesures à prendre concernant la délinquance juvénile (après une nouvelle vidéo violente).
Child hiding his face behind his hands and outstretched fingers pointing at him.

Après qu'une vidéo montrant des harcèlements et des violences entre élèves du secondaire ait à nouveau circulé dans les médias, de plus en plus de voix se sont élevées pour dire qu'il fallait faire quelque chose contre la délinquance juvénile. Volt constate une fois de plus avec effroi que de nombreux partis locaux ainsi que des voix au sein de la société tirent des conclusions hâtives et réclament avant tout des mesures répressives. Nous voyons cela d'un œil critique et demandons une autre approche.

Recherche des causes

Le plus important à nos yeux est la recherche des causes. D'où vient la problématique et est-elle aussi exacerbée qu'il y paraît ?

D'une part, il faut constater que le Luxembourg est à ce jour le seul pays de l'UE à ne pas séparer la protection des mineurs du droit pénal des mineurs en raison d'une réforme en attente depuis 30 ans et qui n'est toujours pas achevée. Contrairement à nos voisins directs, il n'existe pas d'études criminologiques et empiriques sur le fonctionnement du droit pénal des mineurs. Les statistiques de la justice n'expriment pas la même chose, car elles n'analysent pas les causes.

D'autre part, chacun doit faire attention à ne pas tomber dans l'heuristique de la disponibilité, car aujourd'hui plus que jamais, les médias parlent de ces cas - ce qui influence aussi notre perception.

En ce qui concerne les faits concrets, la délinquance juvénile est effectivement restée plutôt constante ces dernières années, même si, selon la police, on constate une augmentation des cas les plus graves chez les jeunes. C'est certainement alarmant dans une certaine mesure. Pourquoi les jeunes semblent-ils plus agressifs aujourd'hui, semblent-ils plus enclins à la violence physique et pourquoi le harcèlement moral a-t-il fortement augmenté ?

Volt ne pense pas qu'il soit possible de formuler une réponse simple à cette question. Les raisons sont, selon nous, multiples :

  1. Le statut social général de notre pays diminue, les mesures sociales ne sont pas assez nombreuses, les problèmes de logement et le chômage augmentent. Les enfants sont les premiers à le ressentir de la part de leurs parents, ce qui entraîne chez les deux la frustration, la colère et, le cas échéant, l'agressivité.
  2. De nombreux parents ne sont pas suffisamment informés des problèmes et des risques actuels des jeunes (drogues, réseaux sociaux, délits sexuels, etc.), de sorte qu'ils ne peuvent pas soutenir suffisamment leurs enfants.
  3. Les écoles, souvent considérées comme les principales responsables, ne disposent pas des moyens financiers et humains nécessaires pour intervenir de manière judicieuse lorsque des jeunes se font remarquer.
  4. La justice et les institutions pédagogiques ne disposent plus de beaucoup de moyens pour punir les jeunes, car ils sont protégés par la loi sur la jeunesse (ce qui est en principe une bonne chose !).
  5. Les institutions comme le Centre socio-éducatif de l'État à Dreiborn sont désespérément saturées.
  6. Les réseaux sociaux et la technologie moderne permettent aujourd'hui plus que jamais de diffuser la violence en filmant et en partageant des actes de violence. De ce fait, le harcèlement s'accélère et se propage plus rapidement que jamais dans l'histoire de l'humanité et l'effet d'audience fait en sorte que davantage de personnes deviennent en peu de temps complices de non-assistance à personne en danger.

La prévention plutôt que la répression – y compris des peines d'avertissement

Pour la délinquance juvénile comme pour la délinquance en général, Volt opte pour la prévention (voir notre programme électoral, point 5.2 Mesures visant à renforcer la sécurité : Prévenir au lieu de réagir).

Nous pensons que les mesures suivantes seraient particulièrement utiles pour la délinquance juvénile dont les auteurs ne sont pas encore pénalement responsables (donc âgés de moins de 16 ans) :

  1. Les parents doivent être encore plus informés. Des formations spéciales (qui concernent le thème de la drogue, de la violence, de la criminalité, etc. et qui sont dispensées par des psychologues et des policiers) pour les parents, mais qui doivent être encouragées par une allocation spéciale pour les enfants, qui existe pour ainsi dire comme incitation à la fréquentation. (voir programme électoral, point 5.2.2).
  2. Les jeunes doivent également être mieux informés et suivis, grâce à un personnel socio-psychologique nettement plus nombreux au sein des écoles. (voir programme électoral, point 3.2.4 Recruter davantage de personnel extrascolaire).
  3. Il faut créer beaucoup plus d'institutions comme le Centre socio-éducatif de l'Etat à Dreiborn.
  4. Les jeunes doivent pouvoir être punis en guise d'avertissement, y compris par des sanctions à effet drastique. Celles-ci doivent discipliner les jeunes, mais aussi servir d'avertissement pour les autres. Les sanctions peuvent consister en un retrait temporaire de l'enseignement quotidien (qui doit alors être lié à un séjour dans un établissement socio-éducatif), l'expulsion de l'école peut également avoir un effet dissuasif et enfin, la privation de liberté à l'aide de bracelets électroniques est une mesure drastique possible qu'il convient d'envisager.

Toutes les sanctions doivent toutefois avoir pour objectif principal de dissuader et de rappeler à l'ordre les autres jeunes (prévention), tout en étant appliquées de manière cohérente et en protégeant bien entendu les droits des enfants et des jeunes. Comme les jeunes ne sont pas majeurs, la société leur dénie une certaine capacité de punition - c'est pourquoi Volt met en garde contre des mesures hâtives, très répressives et inadaptées à l'âge des enfants.